Selon deux rapports récents, les hauts fonctionnaires du ministère de la Défense nationale (MDN) ignorent et sous-estiment la sévérité du climat de travail toxique au sein du Ministère. « Le ministre de la Défense et les députés qui siègent au Comité de la condition féminine ne comprennent toujours pas l’impact de cette toxicité sur la vie des milliers de travailleuses et travailleurs civils au MDN », déplore June Winger, présidente de l’Union des employés de la Défense nationale.
Le premier rapport, un exposé de position rédigé par Gregory Lick, ombudsman de la Défense nationale, reprend ce que les membres de l’AFPC-UEDN ont déjà signalé.
« Le scandale le plus récent axé sur l’inconduite sexuelle a révélé l’existence d’une culture qui protège les auteurs d’actes répréhensibles et exige le silence de la part des victimes. Ce n’est pas là un problème nouveau, lequel ne se limite pas à l’inconduite sexuelle. L’observation vaut pour toutes les formes de comportement discriminatoire et d’inconduite, caractérisées par un déséquilibre des pouvoirs et la crainte de représailles. »
Selon Kristina MacLean, membre de l’AFPC-UEDN ayant été victime de racisme et de harcèlement au travail et dont le témoignage a été présenté aux nouvelles : « Le MDN ne sera jamais un milieu de travail sécuritaire tant que les possibilités d’avancement, du commandant de la base jusqu’au ministre, ne sont pas accordées aux personnes qui se retroussent les manches pour améliorer le milieu de travail plutôt qu’à celles qui essayent de camoufler les problèmes. »
Dans le deuxième rapport, Éliminer l’inconduite sexuelle au sein des forces armées canadiennes, le Comité permanent de la condition féminine formule plusieurs recommandations importantes. Cependant, l’étude ne tient pas compte des quelque 20 000 fonctionnaires civils du Ministère ni de leurs syndicats. En offrant du soutien seulement aux membres des forces armées, on ignore les dangers qui guettent le personnel civil qui fournit des services critiques partout au pays et à l’étranger.
« Le comité de la Chambre des communes a commis une grave erreur en négligeant d’inviter les syndicats aux discussions qui touchent leurs membres et en faisant fi des préoccupations du personnel civil, affirme Chris Aylward, président national de l’AFPC. Nous appuyons tout de même ces recommandations parce qu’elles aideront à prévenir le harcèlement dans les forces armées et à éliminer le climat de travail toxique qui alimente ces comportements. »
L’ancienne juge Louise Arbour mène actuellement une autre enquête, ce qui donnera aux membres de l’AFPC-UEDN la chance de se faire entendre et les rapprochera de l’objectif d’avoir un milieu de travail sécuritaire pour tout le monde. L’AFPC-UEDN a déjà communiqué avec elle et nous sommes impatients de participer à l’enquête.