Des chercheurs postdoctoraux membres de l’AFPC tentent de mettre au point un vaccin contre la COVID-19

Au centre de recherche VIDO-InterVac, un laboratoire à la fine pointe de la technologie niché sur le campus de l’Université de la Saskatchewan, une équipe de chercheurs postdoctoraux tente de trouver un vaccin contre la COVID-19 et se rapproche petit à petit de son objectif.

Le centre de recherche a pour mandat de décoder les mystères des maladies les plus implacables. En décembre 2019, lorsque la crainte d’une nouvelle épidémie mondiale de coronavirus commençait à fermenter, l’équipe de grands scientifiques de Vido-InterVac a décidé d’y consacrer une partie de ses ressources.

« Notre centre de recherche existe justement pour intervenir en cas de crise comme celle qui sévit actuellement, explique Scott Napper, l’un des chercheurs à la tête de l’équipe de recherche. Nous sommes au cœur de l’action et nous espérons pouvoir faire une contribution qui changera le dénouement de cette pandémie. »

Dr Scott Napper

VIDO-InterVac a été le premier laboratoire au Canada à isoler le virus afin de l’étudier et de concevoir un modèle animal de l’infection. Il figure parmi les quelques rares centres de recherche au monde à tester activement un vaccin sur les animaux. Déjà, leurs recherches semblent prometteuses. D’ici la mi-mai, l’équipe de chercheurs sera en mesure d’évaluer si le vaccin est prêt à être testé sur les humains.

Dr Vinoth Manoharan

Avant la pandémie, le Dr Vinoth Manoharan, membre de l’AFPC qui a obtenu une bourse postdoctorale pour travailler à VIDO-InterVac l’an dernier, étudiait un vaccin contre le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Il travaille maintenant des doubles quarts afin de trouver un vaccin contre la COVID-19. Il insiste pour dire que les longues heures de travail en valent la peine.

« Je sais que ce que nous faisons est très important. Beaucoup de questions demeurent encore sans réponse en ce qui concerne la COVID-19 », explique-t-il.

Il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir mettre un vaccin à la disposition du personnel des soins de santé. Normalement, il faut au moins un an avant de passer de la preuve de concept au processus d’approbation réglementaire, à la fabrication, aux essais cliniques et, enfin, à la mise en disposition d’un vaccin pour la population.

En mars, le gouvernement fédéral a investi 23,3 millions de dollars dans VIDO-InterVac afin de renforcer son équipe de recherche et de construire une petite unité de production de vaccin sur le campus, dans le but d’accélérer la mise au point et la fabrication d’un vaccin contre la COVID-19. En l’absence d’une telle installation, les chercheurs du laboratoire auraient été obligés d’envoyer leurs échantillons à une grande usine de fabrication et de concurrencer avec tous les autres centres de recherche.

Selon M. Napper, tous les progrès accomplis jusqu’à présent n’auraient pas été possibles sans le travail de l’incroyable équipe de scientifiques et de chercheurs de VIDO-InterVac.

« C’est une organisation absolument phénoménale qui mise avant tout sur le travail d’équipe, précise-t-il. Grâce à la vaste expertise que l’on retrouve au sein de l’équipe et à son esprit de collaboration, nous jouons certes dans la cour des grands. »

Compte tenu de la nature précaire de leur travail, nombre de personnes travaillant dans le secteur universitaire ont été durement frappées par la fermeture des écoles et des établissements postsecondaires durant la pandémie.

Quant au Dr Manoharan, son travail n’a pas été touché en raison de son rôle essentiel dans la mise au point d’un vaccin, mais il reconnaît toutefois l’importance de l’AFPC pour ceux et celles qui travaillent dans un établissement postsecondaire. L’AFPC a consacré beaucoup de ressources, y compris du personnel, à ses membres du secteur universitaire touchés par la COVID‑19.

« Notre syndicat fait de l’excellent travail. C’est rassurant de savoir qu’on peut toujours compter sur son aide si nécessaire », précise-t-il.

Seul bémol de son travail : ses amis et sa famille n’arrêtent pas de le questionner au sujet de l’avancement de ses travaux.

« Tout le monde me demande : alors le vaccin, c’est pour bientôt? », ajoute-t-il avec un petit rire.

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29 Avril 2020