Après 25 ans de service, retraite anticipée rime avec dignité

Rita Dabrowski est membre du Syndicat des Douanes et de l’Immigration. Agente des services frontaliers à Victoria, en Colombie-Britannique, elle connaît trop bien les risques associés à son travail. Ses 25 années de service ont été marquées par maintes blessures professionnelles, chirurgies et douleurs constantes. 

« Plus je retarde mon départ à la retraite, plus le risque de blessures augmente, explique-t-elle. Je veux prendre ma retraite en toute dignité et en meilleure forme possible. Mais avec l’âge, les blessures sont plus fréquentes et prennent plus de temps à guérir. » 

Les pompiers et pompières à la Défense nationale et nos membres à l’Agence des services frontaliers – qui chaque jour risquent leur vie pour assurer la sécurité du public – ont lancé une campagne pour la retraite anticipée sans pénalité après 25 ans de service. Cette demande est plus que raisonnable : elle est nécessaire. 

Jason Elder, membre de l’Union des employés de la Défense nationale à Suffield, en Alberta, est pompier civil depuis 18 ans et partage les préoccupations de Rita. 

« “Travaille jusqu’à ce que tu crèves”. C’est ça, notre régime de pension. À cause des cancers et des problèmes de cœur liés à notre métier, on ne peut même pas profiter de notre retraite, explique-t-il. Ce n’est pas pour rien que la plupart des services d’incendie municipaux offrent la retraite anticipée ou d’autres formules semblables. » 

La retraite anticipée n’a rien de nouveau en sécurité publique. Y ont déjà droit la majorité des pompières et pompiers, des contrôleuses et contrôleurs aériens, des agentes et agents de la GRC et du personnel opérationnel à Service correctionnel Canada. 

Au fil des ans, ce genre de travail devient plus exigeant physiquement, et les risques augmentent : cancer et autres maladies professionnelles, troubles de santé mentale après exposition répétée à des incidents traumatisants; troubles de santé mentale et physiques liés au travail par quart, dégénérescence musculosquelettique soudaine et épuisement attribuable aux longues heures de travail. 

L’écart entre les régimes de retraite du domaine de la sécurité publique fait également ressortir les problèmes liés au recrutement, au maintien en poste et aux avantages sociaux. 

Cet enjeu va au-delà de la table de négociation puisque les régimes de retraite du secteur public sont régis par la Loi sur la pension de la fonction publique et la Loi de l’impôt sur le revenu. L’AFPC et ses Éléments multiplient donc les moyens de pression en publiant des témoignages des membres qui lèvent le voile sur les répercussions de leur travail sur la santé. 

Le temps est venu pour le gouvernement fédéral d’apporter ces changements attendus depuis longtemps pour que son personnel de la sécurité publique ait droit à une retraite anticipée équitable. 

À la table des négos, on a été très clair : si l’employeur souhaite réellement négocier une entente équitable, la présidente du Conseil du Trésor doit respecter l’engagement pris lors de la dernière ronde d’offrir une retraite équitable à nos membres. 

Le gouvernement avait promis de modifier les lois pour que nos membres puissent bénéficier d’une retraite en toute dignité après 25 ans. On attend toujours. 

L’AFPC revendique ces changements au nom du groupe FB et continue de faire de même pour les membres FR, afin qu’on les considère comme des employés affectés aux opérations en vertu du régime de retraite. 

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23 Janvier 2024