AFPC-UEDN: le gouvernement rate la cible pour un cinquième de l’équipe de la défense

La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a fait rapport hier au Parlement des progrès accomplis par l’armée pour donner suite aux recommandations d’un examen externe sur le harcèlement sexuel et le climat de travail toxique que subissent des milliers de militaires et de membres civils depuis des dizaines d’années.

Malheureusement, les 18 000 travailleuses et travailleurs civils représentés par l’AFPC-UEDN — soit un cinquième de l’équipe de la défense — occupaient peu de place dans cet examen et dans l’annonce de la ministre.

Même si nous sommes heureux d’apprendre que toutes les recommandations seront mises en œuvre, l’ex-juge Louise Arbour a raison : l’armée se traîne les pieds. Certaines questions demeurent, encore une fois, sans réponse : qu’a-t-on prévu pour le personnel civil au cœur de ces milieux de travail toxiques?

L’armée ne peut fonctionner sans ses civils, on ne peut pas les traiter comme de simples figurants

Le travail que font les membres civils sur les bases militaires est crucial pour les Forces armées. Ils ravitaillent les avions, entretiennent les installations et les infrastructures, s’occupent de l’administration et de l’informatique, achètent l’équipement, assurent des services d’incendie, et jouent beaucoup d’autres rôles essentiels.

« L’armée ne peut pas s’autosurveiller — on le sait bien. Les membres s’attendent à une action décisive de la part de leur employeur. Ils veulent un engagement à la hauteur du leur », fait valoir la présidente nationale de l’UEDN, June Winger. « Ce qui arrive dans les Forces armées a un impact direct sur les fonctionnaires qui travaillent côte à côte avec les militaires. On ne peut pas les considérer comme de simples figurants! »

Le harcèlement au travail est inacceptable, quel que soit le milieu de travail

Pour améliorer les conditions de travail à la Défense nationale, il faut complètement revoir les pratiques d’embauche d’anciens militaires pour des rôles civils. Si aucun soutien n’est prévu pour traiter les blessures psychologiques subies dans l’armée, il y aura des répercussions sur tout le personnel. Les gestionnaires doivent suivre la formation nécessaire pour bien gérer une équipe de la fonction publique.

« On a vu passer plusieurs rapports préconisant de véritables changements sans que le gouvernement fasse le nécessaire pour améliorer les conditions de travail et le moral des civils qui propulsent l’armée du pays », déplore le président national de l’AFPC, Chris Aylward. « Les recommandations de Mme Arbour pourraient améliorer le sort des militaires, mais le gouvernement ne semble pas faire grand-chose pour améliorer le sort des civils. »

Le ministère doit mettre en place de solides mesures pour les protéger. Il est encore plus urgent de le faire aujourd’hui, car le chef d’état-major de la Défense a mentionné qu’une partie du travail militaire passera probablement au service civil pour compenser le manque de recrues dans l’armée.

L’AFPC-UEDN continuera de défendre vigoureusement le droit à un milieu de travail sécuritaire pour le personnel civil de la Défense nationale et tous les membres des Forces armées canadiennes.

Les discussions sur le harcèlement sexuel et professionnel peuvent susciter des réactions et des émotions pénibles. Si vous avez besoin d’aide, consultez ces ressources 

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14 Décembre 2022