Daniela Aubichon ne se voyait pas comme une travailleuse précaire jusqu’à ce que la pandémie vienne tout chambouler. Elle travaillait au Casino de Regina depuis 21 ans avant d’être soudainement licenciée en mars 2020, après la fermeture des commerces d’un bout à l’autre du pays.
« J’avais un emploi stable, dit-elle. Maintenant, je joue à la roulette avec mes factures. »
Daniela essaie de joindre les deux bouts avec l’assurance-emploi, mais c’est loin d’être facile. Comme elle n’a plus d’avantages sociaux, elle doit maintenant payer ses médicaments de sa poche.
Des milliers de Canadiennes et Canadiens se sont retrouvés dans la même situation à cause de la COVID-19, d’où le besoin urgent d’un filet de sécurité solide. Ce filet doit comprendre un régime universel d’assurance-médicaments et une réforme de l’assurance-emploi pour régler certains problèmes persistants, comme l’accès inéquitable à des prestations qui sont d’ailleurs insuffisantes.
Son collègue Gerrard Dillman a eu la chance de reprendre le travail pendant quatre mois. « Puis, on nous a laissés aller encore une fois, raconte-t-il. C’est très dur pour le mental et l’estime de soi. »
« Il y a des hauts et des bas, explique Jason Redquest, préposé au terrain d’aviation à l’aéroport de Sydney. J’ai été mis à pied, je suis revenu, j’ai travaillé à 60 %, et maintenant je suis sans emploi depuis des mois. »
Le personnel des aéroports a subi de plein fouet la chute des voyages aériens. L’AFPC collabore avec toutes les sections locales qui ont subi les contrecoups de la pandémie afin de soutenir au maximum les membres sans emploi.
Eric Vanstone, préposé au terrain d’aviation à Windsor, est au chômage depuis avril 2020.
Il souligne que le syndicat a facilité ses premières semaines sans travail. Sa convention collective prévoyait un supplément à la PCU, mais comme
il n’y a plus droit, Eric envisage ses options.
« Ce n’est pas facile de trouver du travail, dit-il. Nous voulons tous reprendre le boulot. »
Évidemment, les femmes, les personnes noires et racialisées, dont les immigrants, sont surreprésentées dans les postes précaires. L’AFPC milite donc pour une stratégie nationale qui garantira à tous les Canadiens et Canadiennes l’accès à un emploi décent — une mesure d’autant plus cruciale vu les effets néfastes de la pandémie. Nous insistons également sur l’importance du congé de maladie universel. Les travailleurs qui tombent malades ne devraient pas choisir entre rester à la maison ou gagner une journée de salaire.
Collaboratrice : Michele Girash