À l’occasion du 6e anniversaire du fiasco Phénix, l’AFPC exhorte le gouvernement fédéral à prendre des mesures urgentes, dont le dédommagement pour les problèmes qui persistent, afin de mettre fin au cauchemar de dizaines de milliers de membres de l’AFPC.
Depuis le déploiement du système de paye bancal en 2016, il n’y a pas eu une seule période de paye sans erreur au gouvernement fédéral. Il y a toujours des fonctionnaires qui ne sont pas payés correctement ou à temps. Tous ces problèmes – rémunération insuffisante et autres erreurs – ont causé d’énormes pertes financières pour nos membres, sans parler du stress et de l’anxiété dans lesquels ils vivent, appréhendant chaque fois le jour de paye.
« Le fiasco Phénix est une honte pour le Canada. Il a pénalisé des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs. Or, le gouvernement s’empresserait volontiers de reléguer toute cette affaire aux oubliettes, » a précisé Chris Aylward, président national de l’AFPC.
Lors de la dernière ronde de négociations avec le Conseil du Trésor, l’AFPC a réussi à obtenir un dédommagement général de 2 500 $ pour tous ses membres, en plus de la création d’un processus de réclamation pour les dépenses et pertes importantes causées par les ratés de Phénix.
L’entente négociée tient compte du stress, de l’exaspération, de la douleur et de la souffrance que nos membres ont subis entre 2016 et 2019. Mais les problèmes de paye persistent. Il faudra encore attendre des années avant que le gouvernement fédéral lance le prochain système de paye. En attendant, il reste encore 141 000 dossiers dans l’arriéré. La situation n’est donc pas près de se régler pour nos membres qui n’aspirent qu’au moment où ce cauchemar sera terminé.
C’est pourquoi l’AFPC amorcera sous peu des pourparlers avec le Conseil du Trésor sur le dédommagement pour les problèmes persistants. Nous tenterons également de faire en sorte que le processus de réclamation pour les dépenses et les pertes importantes demeure en place tant et aussi longtemps que tous les problèmes de paye ne seront pas réglés.
Entre-temps, la seule façon d’aider les travailleuse et travailleurs encore touchés par les problèmes de paye liés à Phénix, c'est que le gouvernement embauche plus de conseillers en rémunération pour régler les problèmes de paye de nos membres au fur et à mesure qu’ils surviennent. Il faut éliminer l’arriéré croissant de cas, des milliers remontant à l’époque du lancement de Phénix en 2016.
La prochaine étape consistera à réclamer auprès du gouvernement et des députés fédéraux une enquête publique nationale sur le fiasco du système de paye Phénix, précisément sur son déploiement catastrophique et ses répercussions sur les fonctionnaires fédéraux, afin qu’une telle situation ne se reproduise plus.
« Une enquête publique est le seul moyen de faire toute la lumière sur Phénix, de tenir le gouvernement responsable de son inaction durant toutes ces années et de trouver une solution pour réparer tous les torts causés aux fonctionnaires fédéraux, » conclut Chris Aylward.
Revendications de l’AFPC :
1. Embaucher plus de conseillères et conseillers en rémunération pour régler les problèmes actuels et en éviter de nouveaux.
Il faut absolument grossir les rangs de ces spécialistes pour réduire le nombre de nouveaux cas qui font surface tous les jours et éliminer l’arriéré toujours plus important. C’est la seule façon d’alléger le fardeau des travailleuses et travailleurs. Un système de paye bancal fait du travail en rémunération un exercice difficile et stressant, ce qui n’aide pas sur le plan du recrutement et du maintien en poste. Le gouvernement devrait recommencer à recruter des spécialistes de la rémunération et renouveler les mesures incitatives qu’il avait adoptées pour attirer et maintenir en poste ce personnel hautement qualifié.
2. Dédommager les fonctionnaires lésés pour les problèmes persistants.
Au cours des prochains mois, l’AFPC entamera officiellement les pourparlers avec le Conseil du Trésor sur le dédommagement pour les problèmes persistants. Il faut aussi que le processus de réclamation pour les dépenses et les pertes importantes soit maintenu tant et aussi longtemps que les fonctionnaires seront victimes des ratés de Phénix.
3. Exempter d’impôt le dédommagement général Phénix.
Le dédommagement Phénix a été négocié pour compenser le préjudice causé par des années de problèmes de paye et devrait être exonéré d’impôt. Or, le Conseil du Trésor et l’Agence du revenu du Canada ont refusé de revenir sur la décision de traiter ce dédommagement général comme un revenu imposable. Si la question de l’imposition n’est pas résolue, l’AFPC n’aura d’autre choix que d’encourager ses membres à faire appel de la décision individuellement devant la Cour canadienne de l’impôt.
4. Mener de véritables consultations et discussions sur le remplacement de Phénix avec les syndicats et les fonctionnaires fédéraux.
L’AFPC avait prévenu le gouvernement fédéral que le système Phénix n’était pas prêt. Il a fait la sourde oreille, et les fonctionnaires en ont payé le prix. Il n’est pas question que la chose se reproduise. Avant de lancer un nouveau système, il est essentiel que le gouvernement effectue tous les essais nécessaires et qu’il consulte l’AFPC, les spécialistes de la rémunération et les fonctionnaires visés avant de lancer le nouveau système.
5. Lancer une enquête publique nationale sur le fiasco Phénix.
Le fiasco Phénix est une honte nationale qui a coûté des milliards de dollars aux contribuables et touché des centaines de milliers de Canadiennes et Canadiens. Si on fait exception du rapport du vérificateur général de 2017, le gouvernement n’a pas vraiment rendu de comptes ni enquêté sur le déploiement de Phénix et sur ses répercussions. Les membres de l’AFPC et les contribuables sont en droit d’exiger une enquête nationale sur la question afin qu’une telle situation ne se reproduise plus.