Négos à l’ACIA : À l’audience de la CIP, l’AFPC réclame de meilleures conditions de travail

L’audience de la commission de l’intérêt public (CIP) pour notre unité de négociation à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a finalement eu lieu par téléconférence les 7 et 8 mai derniers après avoir été reportée en raison de la COVID-19. Les parties ont défendu leurs positions relativement aux enjeux non réglés que la CIP avait retenus avec l’accord du syndicat et de l’employeur préalablement à l’audience.

L’audience s’est déroulée alors que nos membres à l’ACIA continuent de travailler pour assurer l’approvisionnement sécuritaire des aliments, et ce, malgré les conditions de travail dangereuses créées par la pandémie et les flambées de COVID-19 dans certaines installations.

L’AFPC réclame de meilleures conditions de travail

Dans sa présentation, notre équipe de négociation s’est concentrée sur les problèmes en milieu de travail que nos membres veulent régler en priorité durant la présente ronde de négociation :

  • Obtenir des augmentations économiques annuelles justes
  • Obtenir un rajustement au marché pour les postes dont le salaire est inférieur à celui de postes comparables dans l’administration publique centrale et les organismes distincts
  • Être payé pour tout le travail exécuté (p. ex., les employés qui travaillent dans les abattoirs ne sont pas payés pour le temps de préparation et de nettoyage)
  • Faciliter la conciliation travail-vie personnelle, p. ex., plus de congés pour obligations familiales
  • Améliorer la sécurité d’emploi
  • Recevoir un dédommagement convenable pour tous les problèmes de paye causés par Phénix

De plus, le syndicat a rejeté toutes les concessions proposées par l’employeur.

Changements draconiens à l’établissement des horaires

L’ACIA est revenue à la charge avec une série de concessions inacceptables telles que :

  • Modifier la journée de travail de 6 h à 22 h (qui est actuellement de 6 h à 18 h), ce qui lui permettrait d’établir des postes de travail en soirée sans avoir à verser des primes de poste.
  • Modifier la semaine de travail en y incluant les fins de semaine. L’employeur pourrait ainsi établir des postes de travail le samedi et le dimanche sans avoir à verser de rémunération supplémentaire.
  • Réduire de façon draconienne le préavis de changement de postes de travail : il passerait de 7 jours à 48 heures.
  • Créer un nouveau « bureau d’inspection ». L’employeur pourrait ainsi demander aux employés affectés à ce bureau de travailler en tout temps sans avoir à verser de rémunération supplémentaire (heures supplémentaires et primes).

L’employeur fait pression pour obtenir ces changements sous prétexte qu’il souhaite se doter d’une organisation et d’une main-d’œuvre mobiles et flexibles. L’AFPC appuie pleinement le mandat de l’ACIA visant à protéger l’approvisionnement alimentaire du Canada. Elle estime toutefois que ce n’est pas en imposant de tels changements régressifs à la convention collective que l’Agence pourra s’acquitter de son mandat. En fait, pour assurer de façon proactive la salubrité des aliments au Canada, il faut investir suffisamment dans la dotation en personnel plutôt que de tenter, par manque de vision, d’exploiter davantage les employés actuels.

De plus, les propositions de l’employeur vont directement à l’encontre de la conciliation travail et vie personnelle ouvertement prônée par le gouvernement Trudeau. Elles rendront aussi plus difficile pour les employés la planification de leur vie personnelle.

Élimination progressive de la Politique sur la transition en matière d’emploi

L’ACIA veut apporter des changements régressifs à la Politique sur la transition en matière d’emploi. La Politique, qui fait partie de la convention collective, vise à optimiser les possibilités d’emploi des employés nommés pour une période indéterminée touchés par une mesure de transition en matière d’emploi. La nouvelle proposition de l’ACIA est une approche de « deux poids, deux mesures », en vertu de laquelle les futurs employés seraient exclus des protections offertes aux employés actuels. Le syndicat est déterminé à améliorer la convention collective pour les employés actuels et futurs. Il a donc proposé des améliorations en s’appuyant sur l’expérience des membres depuis la mise en place de la Politique.

Demeurez en contact

L’AFPC tiendra les membres au courant des travaux de la CIP et de l’évolution des négociations, le cas échéant. Abonnez-vous aux bulletins d’information sur la négo.

Qu’est-ce qu’une commission de l’intérêt public?

En cas d’impasse, la loi qui régit la négociation collective au fédéral prévoit la mise sur pied d’une CIP pour aider les parties à conclure une entente. La CIP est composée de trois membres : une présidence nommée par la commission des relations de travail et deux personnes nommées respectivement par le syndicat et l’employeur. Les deux parties soumettent leur mémoire à la CIP et expliquent leurs positions sur les questions en litige. La CIP rédige ensuite un rapport recommandant des moyens de parvenir à un règlement.

Soulignons que ces recommandations ne sont pas exécutoires. Lorsque les CIP auront publié leur rapport, les équipes de négociation de l’AFPC se réuniront pour en discuter. Habituellement, cette rencontre est suivie d’une reprise des pourparlers avec l’employeur.
 

Membres de l’AFPC à l’ACIA : négocions pour notre avenir!

Atlantic: Jan Pennington
Québec: Audrey St-Germain
National Capital Region: Marlene O’Neil
Ontario: Robert MacDonald
Manitoba: Andrew Neufeld
Saskatchewan: Karen Zoller
Alberta: Dorothy McRae
British Columbia: Terri Lee

Négociateur : Hassan Husseini
Agente de recherche : Silja Freitag

14 Mai 2020