Le gouvernement fédéral commet les mêmes erreurs qui ont mené au fiasco Phénix alors qu’il travaille au développement d’un nouveau système sans avoir véritablement consulté les syndicats et le personnel qui s’occupe de la paye des fonctionnaires fédéraux.
Le gouvernement a annoncé sans ambages qu’il allait miser sur Dayforce pour gérer la paye et les ressources humaines de la fonction publique, sans fournir de preuve tangible qu’il s’agit de la meilleure solution aux problèmes actuels.
Après huit ans de cauchemar, nos membres méritent un système de paye qui fonctionne. Plus de 40 % nous ont dit qu’ils ont eu des problèmes de paye au cours des deux dernières années.
Une absence de consultation qui nuit aux travailleuses et travailleurs
Le gouvernement Trudeau doit agir avec transparence s’il veut éviter une nouvelle catastrophe. Malheureusement, les libéraux semblent résolus à répéter les erreurs du passé. La seule façon de savoir si Dayforce est le bon choix est de tester le système dans les ministères où les mouvements de paye sont les plus complexes, comme à la Garde côtière, où le personnel travaille selon des quarts variables.
Il y a plus de six mois que le gouvernement travaille à la mise en place d’un nouveau système de paye sans souffler mot à l’AFPC. On lui a demandé pourquoi les autres fournisseurs avaient été écartés alors que plusieurs ministères utilisent déjà la solution de Workday, l’un des trois fournisseurs en lice. Pourquoi le gouvernement a-t-il jugé que Dayforce était une meilleure solution? Si elle a fait ses preuves dans plusieurs ministères, pourquoi ne pas la tester dans d’autres ministères, en parallèle avec Dayforce?
L’absence de réponses claires ne fait qu’alimenter le scepticisme et l’anxiété chez les travailleuses et travailleurs qui continuent de faire les frais de Phénix, paye après paye. Les méthodes d’approvisionnement du gouvernement libéral, notamment en ce qui concerne ArriveCan, ont récemment suscité de vives inquiétudes en raison d’un flagrant manque de jugement et de transparence.
Le gouvernement a le devoir de payer son personnel correctement et à temps et le prochain système de paye doit être entièrement éprouvé avant d’être déployé.
Qu’en est-il des problèmes non résolus?
Le remplacement de Phénix n’est pas pour demain, et plus de 400 000 problèmes de paye sont toujours en attente d’une solution. Pour l’heure, le gouvernement doit continuer de stabiliser le système en place et embaucher plus de conseillers et conseillères en rémunération afin de s’assurer que les membres sont payés correctement et à temps, à tous coups.