L’AFPC est solidaire des agriculteurs et travailleurs en Inde

L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) est solidaire des millions d’agriculteurs et de travailleurs indiens qui s’opposent à la tentative du premier ministre Narendra Modi de privatiser et de déréglementer l’économie de l’agriculture; une économie qui fait vivre plus de la moitié de la population indienne chiffrée à 1,3 milliard de personnes.

Dans la foulée du changement apporté à la Loi sur l’électricité, qui avait aboli les tarifs subventionnés pour les agriculteurs et les citoyens vivant sous le seuil de la pauvreté, le Parlement a adopté en toute vitesse trois projets de loi sur la privatisation des exploitations agricoles. Cela s’est fait en septembre, au moment où les restrictions liées à la pandémie mondiale empêchaient toute forme de réunions et de discussions sur ces initiatives législatives, ou de manifestations d’opposition.

Le gouvernement affirme que ces projets de loi améliorent l’accès aux marchés pour les agriculteurs. Dans les faits, ils ouvrent la porte aux géants de l’agroalimentaire qui menacent le moyen de subsistance de millions de personnes dont la survie dépend de l’agriculture. Ils suppriment les rares subventions et mesures de contrôle des prix fournies par les gouvernements fédéraux et locaux qui garantissent des prix justes et équitables aux agriculteurs et aux petits commerçants, tout en les protégeant contre l’exploitation des spéculateurs et des intermédiaires. Ils favorisent encore davantage l’accaparement des terres et facilitent l’émergence d’un cartel qui pourrait prendre le contrôle de la production céréalière indienne de calibre mondial. De plus, la suppression des taxes réduira encore la capacité d’offrir des services essentiels aux collectivités – surtout dans les états où les revenus fiscaux proviennent principalement du secteur agricole.

Les manifestations, qui ont pris naissance en août dans les états riches en agriculture que sont le Punjab et l’Haryana, se sont étendues à l’échelle du pays, devenant ainsi l’un des plus importants mouvements sociaux de l’histoire. Aux agriculteurs, déjà confrontés à des pertes dévastatrices découlant du changement climatique, d’invasions de sauterelles et de l’endettement écrasant, se joignent les travailleurs agricoles, les migrants, les tribus locales et les femmes, qui constituent désormais une force irrépressible en agriculture, alors que de plus en plus d’hommes migrent vers les villes à la recherche de travail.

Les travailleurs des transports et de l’électricité, les syndicats des travailleurs en milieu urbain, et des organismes sociaux de partout en Inde ont grossi les rangs d’un mouvement qui a donné lieu à une grève générale de 250 millions de personnes. Après cette grève du 26 novembre, les agriculteurs se sont dirigés vers la capitale. À la mi-décembre, le gouvernement de Narendra Modi refusait toujours de dialoguer avec les représentants du secteur agricole qui, massés dans les rues de New Delhi, demandent qu’on les écoute.

L’AFPC est solidaire des agriculteurs de l’Inde et appuie leur droit constitutionnel de manifester. Nous demandons à la magistrature indienne d’assurer la sécurité des manifestants et d’appuyer leur demande d’invalider les projets de loi agricole et les modifications à la Loi sur l’électricité. Enfin, nous appelons le gouvernement indien à entamer incessamment un dialogue national avec la population touchée.

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21 Décembre 2020