L’AFPC et d’autres syndicats luttent pour l’accès équitable aux vaccins

L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), l’Internationale des services publics, Médecins sans frontières, le Trade Justice Network et d’autres syndicats unissent leur voix pour demander au gouvernement fédéral d’appuyer les dérogations à la propriété intellectuelle sur les vaccins contre la COVID-19, ce qui garantirait l’accès universel aux vaccins.

Dans une lettre adressée au premier ministre Trudeau et à ses collègues responsables des affaires étrangères et de la santé, Chris Aylward, président de l’AFPC, exhorte le gouvernement fédéral à soutenir activement les « dérogations à certaines dispositions de l’Accord sur les ADPIC pour la prévention, l’endiguement et le traitement du Covid-19 ».

L’Accord sur les ADPIC (Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) protège les droits de propriété intellectuelle. Cet accord, promulgué par l’OMC, n’est qu’un exemple parmi d’autres ententes multilatérales sur le commerce qui font passer les profits des entreprises avant la santé des citoyens du monde. En avalisant ces dérogations, on permettrait aux pays en voie de développement de se procurer, à prix abordable, les produits nécessaires pour lutter contre la pandémie de COVID-19 (vaccins, trousses de diagnostic, technologies médicales, etc.). Une centaine de pays et de nombreux organismes, dont l’Organisation mondiale de la santé, l’ONU (par l’entremise d’un groupe d’experts en droits de la personne), UNITAIDONUSIDA et Médecins sans frontières, ont déjà donné leur appui.

Selon Médecins sans frontières, les marges bénéficiaires des multinationales pharmaceutiques sont déjà parmi les plus élevées au monde, égalant celles des grandes banques et surpassant même celles de l’industrie pétrolière et gazière. Ces sociétés affirment avoir besoin du monopole pour couvrir le coût de la recherche et du développement de médicaments, mais elles gonflent à outrance les montants qu’elles y consacrent. En fait, des études révèlent que la majorité de leurs dépenses sont consacrées au marketing, au rachat d’actions, à la distribution de dividendes et aux rémunérations extravagantes de leurs dirigeants.

Avec l’Accord sur les ADPIC, nombre de pays à faible revenu ne peuvent pas vacciner leur population. Et comme le soulignait la lettre de l’AFPC : sans ces dérogations, il est peu probable qu’une grande partie de la population mondiale soit vaccinée avant la fin de 2024. Pourtant, les nations les plus riches, dont le Canada, continuent de s’opposer aux dérogations.

Chris Aylward a rappelé au premier ministre et à ses ministres que, sans immunité collective, la pandémie perdurera, de nouveaux variants apparaîtront et les décès augmenteront.

L’AFPC exhorte donc le gouvernement du Canada à faire marche arrière et à appuyer les dérogations lors de la prochaine réunion du Conseil des ADPIC. Nous vous encourageons aussi à signer la pétition au gouvernement du Canada.

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24 Février 2021