Frustrés des concessions exigées par la direction, les travailleurs de la cybersécurité optent pour la grève

Le personnel du Centre de la sécurité des télécommunications (CST) a décidé de débrayer devant l’insistance de la direction à arracher d’importantes concessions et à refuser le recours à l’arbitrage exécutoire. Pour les travailleuses et travailleurs du CST, ces concessions se traduiraient par des augmentations de salaires inférieures à celles qui ont été consenties à d’autres fonctionnaires fédéraux.

Les quelque 2 400 membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) sont au front de la lutte contre les cyberattaques étrangères, notamment les tentatives récentes de piratage de la recherche de vaccins au Canada et les attaques SolarWinds qui ont infecté des serveurs de grandes entreprises. Ils veulent une convention collective juste et équitable qui reflète l’importance de leur travail.

Face à l’entêtement du CST à vouloir imposer une concession lourde de conséquences pour ceux et celles qui reçoivent une indemnité en fonction du marché, les membres ont donc majoritairement opté en faveur de la grève.

L’indemnité en question vise à combler l’écart salarial entre nos membres et leurs homologues des secteurs public et privé. Pour bon nombre de fonctionnaires, cette indemnité représente jusqu’à 10 % de leur revenu annuel. Renoncer à l’augmentation économique leur imposerait une perte financière importante. Concrètement, cela signifie que l’employeur calculerait les augmentations de la majorité de nos membres sur seulement 90 % de leur salaire, ce qui se traduirait par des augmentations salariales d’environ 5,8 % sur trois ans. Pourtant, d’autres fonctionnaires fédéraux ont obtenu près de 6,5 % d’augmentation pour la même période.

« Les membres de l’AFPC au CST sont parmi les meilleurs cerveaux du domaine. C’est aberrant que l’employeur ait choisi d’en arriver là », affirme Alex Silas, vice-président exécutif régional de l’AFPC pour la région de la capitale nationale. « Appliquer cette augmentation à l’indemnité, ça coûterait environ 0,8 % de la masse salariale du CST. C’est tout ce que ça prend pour éviter une grève. »

Les membres de l’AFPC au CST sont en pourparlers depuis février 2019. Ils se sont même présentés devant une commission de l’intérêt public (CIP) après l’échec des négociations l’an dernier. Dans son rapport, la commission s’est rangée à l’avis du syndicat.

« Il faut du courage pour décider de faire la grève, ajoute le VPER. Je sais que c’est une période difficile et je tiens à dire à nos membres que votre syndicat est là pour vous. Au cours des prochaines semaines, nous déploierons toutes nos ressources pour que vous obteniez un contrat de travail juste et équitable. J’en profite pour rappeler au CST qu’il n’est pas trop tard pour retourner à la table et respecter les recommandations de la commission de l’intérêt public ou pour aller en arbitrage. »

À propos de nos membres au CST

Les membres de l’AFPC au CST travaillent dans différents domaines tels que la cryptographie, les mathématiques appliquées, l’analyse linguistique avancée et la cybersécurité. Ils effectuent un travail vital, notamment : examiner la nouvelle technologie 5G, protéger le Canada contre les tentatives de gouvernements étrangers visant à perturber la recherche d’un vaccin contre la COVID-19, et assurer la sécurité des systèmes informatiques gouvernementaux qui stockent des renseignements confidentiels sur les Canadiennes et les Canadiens.

Sujets: 

24 Février 2021