Examen des répercussions de la COVID-19 sur la communauté LGBTQ2+

La COVID-19 poursuit sa progression, frappant de plein fouet les populations vulnérables. Les difficultés se sont multipliées pour les personnes LGBTQ2+et les inégalités sociales se sont accentuées, notamment pour les personnes noires, autochtones, racialisées et/ou ayant un handicap. C’est sans parler de l’angoisse et du stress qui guettent les personnes visées par la montée du racisme anti-asiatique depuis le début de la pandémie.

Egale Canada et Innovative Research Group (INNOVATIVE) ont produit un rapport intitulé Les répercussions de la COVID-19 : Regard sur la communauté LGBTQI2S canadienne. Fruit d’une étude menée conjointement à l’échelle du pays, le rapport révèle plusieurs faits inquiétants.

  • Plus de la moitié (52 %) des ménages LGBTQ2+ ont été touchés par les mises à pied ou ont connu une réduction des heures de travail en raison de la pandémie, une proportion plus élevée que la moyenne canadienne (39 %).
  • Près de 60 % des personnes LGBTQ2+ qui ont participé à l’étude s’attendaient à ce que la situation actuelle mine leur santé mentale au cours des deux prochains mois.

Plus d’obstacles aux soins de santé

Selon le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, plusieurs facteurs contribuent aux iniquités en matière de santé observées dans la communauté LGBTQ2+ au Canada, dont la discrimination et la stigmatisation. Le Comité souligne que « ces iniquités […] sont exacerbées lorsque d’autres facteurs d’identité et déterminants de la santé, tels que l’âge, l’origine ethnique, le revenu et l’accès aux soins de santé, interagissent avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. » (La santé des communautés LGBTQIA2 au Canada, rapport de juin 2019). Les recherches montrent que le taux de certaines maladies chroniques est plus élevé chez les minorités sexuelles et de genre, et les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement vulnérables aux effets ravageurs de la COVID-19. Même si certains membres de la communauté LGBTQ2+ ont accès au même réseau de la santé que le reste de la population, ils ne vivent pas l’expérience de la même manière. Pour les personnes bispirituelles et queer autochtones, par exemple, l’accès aux ressources est encore plus limité qu’avant. La pandémie n’a fait qu’aggraver les inégalités existantes.

Durant la pandémie de COVID-19, les soins « non essentiels » ont été reportés, ce qui a causé des préjudices particuliers à la communauté LGBTQ2+. Les personnes trans et non binaires ont eu de la difficulté à obtenir des soins pour répondre à leurs besoins particuliers, comme la thérapie hormonale et les chirurgies d’affirmation du genre, pouvant être considérées comme « non essentielles ». Cette situation est d’autant plus pénible que pour bon nombre de personnes, ces soins sont indispensables à leur santé et à leur bien-être. L’accès aux cliniques de fertilité a également été reporté, ce qui, encore là, a ajouté au stress des membres de la communauté qui essaient de fonder une famille.

Exposition à la violence et perte de sécurité économique

En raison des mesures de confinement, de nombreux jeunes et adultes LGBTQ2+ se retrouvent coincés dans un foyer hostile qui ne les soutient pas, ce qui vraisemblablement augmente le risque de violence à leur endroit et nuit à leur santé mentale.

Dans l’ensemble, les membres de la communauté gagnent moins d’argent et travaillent dans des secteurs où le télétravail est impossible (p. ex., commerces de détail, industrie des services). Le risque d’insécurité alimentaire et/ou de logement en cette période exceptionnelle est donc bien présent.

Mesures visant à limiter les répercussions de la COVID-19 sur la communauté LGBTQ2+

En cette période d’incertitude, l’AFPC maintient son engagement à soutenir et à défendre les droits de ses membres LGBTQ2+. Il est clair que cette communauté continue d’être l’objet de discrimination dans toutes les dimensions de la vie. Accès aux soins de santé (physique et mentale), taux élevés d’itinérance, de pauvreté et d’isolement social… l’AFPC est là pour aider ses membres LGBTQ2+. L’AFPC exhorte tous les ordres de gouvernement à :

  • offrir à quiconque en a besoin le dépistage, le traitement et les soins vitaux pour la COVID-19, sans exercer aucune discrimination. Pour ce faire, les gouvernements doivent s’attaquer aux obstacles qui empêchent la communauté LGBTQ2+ d’accéder aux soins de santé d’un bout à l’autre du pays;
  • proposer des solutions de rechange abordables et accessibles aux services de santé mentale;
  • augmenter le financement des refuges à l’échelle du pays afin de soutenir les victimes de violence fondée sur le genre;
  • intégrer l’analyse intersectionnelle et comparative entre les genres à toutes les mesures mises en œuvre pour aider la population.

L’AFPC a signé la lettre qu’Egale Canada a adressée à l’honorable Bardish Chagger, ministre de la Diversité et de l’Inclusion et de la Jeunesse, et qui présente d’autres demandes.

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29 Mai 2020