Éducation à l’œuvre : Des membres de l’AFPC touchés par leur expérience au Guatémala

En mars dernier, onze membres de l’AFPC de partout au Canada se sont envolés pour le Guatémala pour participer au projet L’Éducation à l’œuvre du Fonds de justice sociale. Depuis 2007, soixante-huit membres de l’AFPC ont pris congé de leur travail pour se joindre à l’une des délégations annuelles de l’AFPC au Guatémala, faisant de L’éducation à l’œuvre l’un des projets de bénévolat les plus populaires auprès des membres du syndicat.

« Nous avons commencé cette aventure en écoutant des gens nous raconter des récits déchirants, remplis d’injustice. En travaillant ensemble, nous avons trouvé notre force collective. Notre expérience syndicale nous a bien servi. » - Janet St. Jean, conseillère au Fonds de justice sociale de l’AFPC

Les membres de la délégation de 2019 travaillent dans les ministères et organismes suivants : Service Canada, la Défense nationale, Parcs Canada, Emploi et Développement Canada, l’Agence du revenu du Canada, le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, le pénitencier pour femmes de Joliette, Environnement et Changement climatique Canada (Service canadien de la faune) et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. 

L’Éducation à l’œuvre a pour but de favoriser la solidarité avec divers groupes au Guatémala qui défendent les droits des personnes autochtones, des femmes, des travailleuses et des travailleurs et du territoire.

La délégation a rencontré plusieurs groupes, dont 8 Tijax, un collectif féminin qui vient en aide aux proches des 41 adolescentes qui ont perdu la vie lors du terrible incendie du foyer Hogar Seguro, un établissement fédéral tristement célèbre pour les mauvais traitements qu’il réservait à ses pensionnaires.Education In Action 2019

Le 8 mars 2019, nous avons marché aux côtés de femmes et d’enfants mayas pour leur montrer que nous sommes solidaires avec eux dans leur lutte pour l’égalité, la justice et un avenir meilleur.

Riche en minerais et en terres agricoles, le Guatémala est pourtant un pays très inégalitaire. En effet, une grande proportion des Guatémaltèques vit dans la pauvreté. La présence de sociétés minières canadiennes sur le territoire a eu des conséquences dévastatrices : violence, meurtres, viols collectifs, déplacements forcés et corruption. Pour en savoir plus, la délégation a rencontré des membres du Parlement Xinca et de la collectivité qui s’opposent à l’entreprise minière canadienne Pan American Silver.

Education In Action 2019La délégation a aussi rencontré le membre du Congrès et leader autochtone du Comité Campensino del Altiplano (CCDA), Leocadio Juracán, qui a lutté toute sa vie pour les droits et la justice des Mayas et des autres communautés autochtones.

Depuis 1982, le CCDA défend les droits économiques, sociaux et culturels du peuple maya. Il lutte pour une répartition équitable des terres, le développement durable en agriculture et pour l’autonomie économique des femmes. Le Fonds de justice sociale de l’AFPC appuie les programmes du CCDA depuis 2006.

Aujourd’hui, 22 des 20 villes du Guatémala sont membres du CCDA, et 60 % de ses programmes sont gérés par des femmes. L’organisme aide les femmes à devenir plus autonomes sur le plan financier en les encourageant à se lancer dans l’apiculture et la production de miel, la production de noix de macadamia ou encore dans l’élevage de tilapias.   

Lors de son séjour à Quizayá, une collectivité membre du CCDA, la délégation de l’AFPC a aidé à construire deux nouvelles salles de classe dans une école primaire. En plus de servir de lieu d’apprentissage, ces nouveaux espaces seront un endroit où les enfants pourront s’amuser et les femmes se réunir.

La veille de son départ, la délégation s’est rendue à l’ambassade canadienne pour discuter de ses préoccupations concernant la violation des droits autochtones, à savoir le manquement d’une société minière à son obligation de consulter la communauté Xinca et le manque généralisé de reddition de comptes de l’industrie minière canadienne dans le pays. La délégation a aussi soulevé l’importance du rôle de l’Ombudsman canadien pour une entreprise responsable, qui a le mandat d’exiger des éléments de preuve.

De retour au pays, les membres de la délégation continuent de défendre les droits de la personne et du travail, de soutenir les initiatives de justice sociale et de porter les informations qu’ils ont apprises lors de leur séjour au Guatémala à l’avant-scène de leur syndicat et de leurs collectivités.

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24 Juin 2019