Les travailleurs nous aident à traverser la pandémie, mais à quel prix? 

Article d’opinion du président national, Chris Aylward, publié le 22 janvier 2022 dans le réseau Postmedia (en anglais).

Les prix au supermarché vous ont fait tourner de l’œil durant les Fêtes? Vous n’êtes pas seuls. Nourrir nos familles coûte 20 % de plus qu’avant, et les médias parlent sans cesse de la hausse vertigineuse des prix et de son incidence sur notre portefeuille.

Les dernières statistiques du Rapport annuel sur les prix alimentaires 2022 donnent à réfléchir. La facture d’épicerie d’une famille moyenne de quatre personnes pourrait grimper de 966 $ l’an prochain – soit la plus forte augmentation en 12 ans. Le prix de l’essence, de l’électricité et du gaz naturel est également en hausse, forçant certains ménages à débourser jusqu’à 19 % de plus pour se chauffer cet hiver.

Tandis que l’inflation atteint un sommet inégalé en 18 ans, les salaires stagnent et notre pouvoir d’achat réel diminue rapidement. Lorsque le prix des aliments et autres nécessités augmente à une telle vitesse, nous en avons beaucoup moins pour notre argent.

Trop heureux d’enfoncer le clou, les chroniqueurs et économistes de droite appellent aux coupes budgétaires, au gel des salaires et à l’austérité. Récemment, l’économiste en chef de BMO a mis le gouvernement fédéral en garde contre l’augmentation du salaire des fonctionnaires, qui pourrait inciter d’autres travailleurs et travailleuses à exiger la même chose. Le gouvernement a les moyens de payer de justes salaires, mais on lui demande d’envoyer un signal de retenue et de faire baisser les salaires de tout le monde.

Eh oui, les bonzes conservateurs veulent faire payer la note à toutes les personnes qui nous aident à nous tirer d’affaire durant la pandémie, des travailleurs du secteur public à ceux du commerce au détail.

Il semble louche que lorsque l’inflation commence à grimper, ce soit soudainement la faute des salaires et non des mégasociétés qui s’en mettent plein les poches et font ainsi augmenter le coût de la vie en cette période de pandémie.

Comme d’habitude, les riches s’enrichissent aux frais de la classe moyenne.

Voilà pourquoi les négociations actuelles visant plus de 120 000 fonctionnaires fédéraux arrivent à point nommé. La Banque du Canada prévoit une hausse des taux d’inflation au cours des prochaines années. Nous serons aussi témoins d’un resserrement du marché du travail dans un avenir prévisible. Plus que jamais, tous les travailleurs et travailleuses du pays ont besoin de salaires équitables, de bonnes conditions de travail et de milieux de travail inclusifs, sans quoi nous risquons de perdre le talent dont a besoin le Canada pour fournir à la population les programmes et services dont elle dépend.

En tant que principal employeur du pays, le gouvernement fédéral doit montrer l’exemple et prouver qu’il est là pour la population en offrant des augmentations salariales qui ne laissent personne de côté.

Les décisions d’aujourd’hui auront une incidence à long terme, et pas seulement sur les fonctionnaires. Tous les Canadiens et Canadiennes en ressentiront les effets dans les mois et les années à venir. Les conventions collectives que nous négocions actuellement détermineront la capacité du gouvernement à venir en aide à la population lorsqu’une autre crise frappera. Elles pourraient aussi faire pencher la balance pour les millions d’autres personnes en quête de salaires décents. 

Le moment est décisif : soit on retourne à l’ère Harper de bas salaires et de politiques d’austérité dictées par la cupidité des riches, soit on met en branle la relance économique équitable promise par Justin Trudeau, une relance qui profite à tout le monde.

Je crois que la majorité de la population – qui a appuyé les partis progressistes lors des dernières élections fédérales – veut que son gouvernement montre la voie aux autres employeurs du pays en traitant son personnel équitablement. Des baisses de salaire et des mesures d’austérité affligeraient les travailleurs et travailleuses en cette période difficile. Ce n’est certainement pas la voie qu’emprunterait un gouvernement progressiste.

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27 Janvier 2022