Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux : discrimination et iniquité sont toujours le lot des travailleurs autochtones, handicapés et racialisés

Un sondage mené au sein de la fonction publique fédérale en 2017 révèle des résultats troublants pour les membres des groupes d’équité.

« Décidément, la fonction publique fédérale a encore beaucoup de travail à faire pour assurer à tout son personnel un environnement de travail équitable et accueillant », a fait savoir le président national de l’AFPC, Chris Aylward.

Discrimination, harcèlement : les personnes handicapées et les Autochtones sont les plus touchés

Le Sondage 2017 révèle des taux alarmants de discrimination et de harcèlement chez les fonctionnaires autochtones et ceux ayant un handicap.

En effet, une personne handicapée sur quatre a répondu avoir été victime de discrimination au travail au cours des deux dernières années. Quant aux travailleurs autochtones, 15 % d’entre eux ont indiqué avoir été victimes de discrimination. Chez les travailleurs racialisés (« minorités visibles »), ce taux est de 13 %.

De plus, les Autochtones et les personnes handicapées ont été moins nombreux à répondre :

  • qu’ils se sentent acceptés comme membres à part entière de l’équipe;
  • que leur ministère ou organisme respecte les différences individuelles;
  • qu’ils se sentent valorisés au travail.

Les taux de harcèlement chez les personnes handicapées et les Autochtones demeurent très préoccupants. Ceux-ci s’élèvent à 27 % et à 28 % respectivement, alors que le taux moyen pour l’ensemble des employés est de 18 %.

Le niveau de stress lié au travail est plus élevé chez les groupes marginalisés

Dans l’ensemble, les résultats du sondage montrent que le niveau de stress lié au travail est généralement plus élevé chez les membres des groupes d’équité que chez les autres employés. Les Autochtones et les personnes handicapées étaient moins enclins à répondre qu’ils travaillent dans un environnement « sain sur le plan psychologique ».

Parmi les causes possibles de ce stress additionnel, mentionnons le harcèlement et la discrimination. En effet, presque la moitié des personnes handicapées et plus d’un tiers des Autochtones et des personnes racialisées ont répondu que ces facteurs constituent une source de stress au travail.

Iniquité en matière de possibilités de promotion et de formation

Les Autochtones, les personnes racialisées et les personnes handicapées ne sont pas convaincus que le processus de dotation est juste et sont donc moins portés à croire en leurs chances d’obtenir une promotion.

Moins d’un tiers des personnes handicapées ayant participé au sondage estiment avoir des chances d’obtenir une promotion, comparativement à presque 50 % chez le reste des répondants. Les personnes handicapées sont aussi beaucoup moins nombreuses à croire qu’elles ont reçu la formation nécessaire pour faire leur travail.

Diversité et inclusion : il est temps de passer à l’action

L’an dernier, le Groupe de travail conjoint syndical-patronal sur la diversité et l’inclusion a publié son rapport final. En adoptant ses recommandations, la fonction publique canadienne se doterait d’un effectif diversifié, inclusif et innovant.

« Les résultats de ce sondage témoignent l’urgence de mettre en œuvre les recommandations du groupe de travail », a ajouté M. Aylward.

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4 Juin 2018