Le rapport de la coalition L’éducation pour toutes et tous souligne le besoin urgent d’une stratégie nationale sur l’enseignement postsecondaire

Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent prendre des mesures pour régler les graves problèmes auxquels fait face le secteur de l’enseignement postsecondaire. Tel est le constat dressé dans le rapport de la coalition L’éducation pour toutes et tous, qui représente plus d’un million d’étudiants et de travailleurs. Dans ce rapport, publié le mois dernier, la coalition propose un vaste plan pour régler ces problèmes et faire du secteur de l’enseignement postsecondaire un élément central de la relance économique post-pandémie.

Le rapport souligne que « La hausse des coûts de l’éducation, la croissance des inégalités et la stagnation des salaires empêcheront de plus en plus de Canadiennes et Canadiens d’avoir accès à l’éducation et à la formation, au moment même où le chômage et les déplacements économiques atteignent des sommets en raison de la pandémie ».

Consultez le rapport L’éducation pour toutes et tous : Pourquoi le Canada a besoin d’un système d’éducation postsecondaire plus équitable, plus abordable et de grande qualité

Le rapport met aussi en évidence la contribution essentielle de l’enseignement postsecondaire à la santé sociale et à la prospérité du Canada ainsi qu’à sa place privilégiée dans l’économie du savoir. Or, ce secteur est mis à rude épreuve.

  • À l’heure actuelle, les fonds publics constituent moins de la moitié des revenus des universités au Canada. Celles-ci doivent faire des pieds et des mains pour combler le manque à gagner, souvent en attirant davantage d’étudiants étrangers auxquels ils imposent des frais de scolarité particulièrement élevés.
  • Depuis 1980, les frais de scolarité du premier cycle universitaire et des cycles supérieurs ont augmenté respectivement de 215 % et de 247 % à l’échelle nationale en tenant compte de l’inflation.
  • Depuis 2006, plus de la moitié des professeurs sont embauchés comme contractuels, ce qui entraîne une augmentation de la précarité et une baisse des salaires.
  • Seulement 21 % des étudiants des Premières Nations admissibles ont droit à une aide financière pour leurs études postsecondaires.

La coalition L’éducation pour toutes et tous demande au gouvernement fédéral de travailler avec les provinces et les territoires pour résoudre les problèmes récurrents sur tous les campus universitaires : le coût élevé des études postsecondaires, la précarité ainsi que le manque d’équité et d’accessibilité.

« Les travailleuses et travailleurs du secteur universitaire, notamment les stagiaires postdoctoraux et les chercheurs, contribuent au développement économique et aux innovations du Canada. Ils méritent des salaires équitables et des conditions de travail décentes. Les universités et les collèges doivent dorénavant limiter le recours à la sous-traitance et se prémunir contre l’influence des entreprises et de la privatisation. Ce sont nos chercheurs et nos chercheuses qui devraient guider nos priorités de recherche, et non les actionnaires des entreprises », affirme Chris Aylward, président national de l’AFPC. 

Revendications de la coalition L’éducation pour toutes et tous

  • Augmenter le financement fédéral de l’éducation postsecondaire par un transfert aux provinces d’au moins 3 milliards de dollars, s’assurer que le financement suit la courbe de l’inflation et des inscriptions et l’assujettir à des exigences de reddition de comptes et de transparence.
  • Éliminer les taux d’intérêts sur les prêts étudiants et octroyer de plus amples bourses à mesure que les frais de scolarité sont progressivement éliminés.
  • Accroître la capacité de recherche du Canada, qui tourne au ralenti depuis le début de la pandémie, en augmentant le financement de la recherche et les bourses d’études supérieures.
  • Élaborer une stratégie de renouvellement de la main-d’œuvre qui limite le recours du secteur à des emplois contractuels précaires, à la sous-traitance et à la privatisation.

La campagne L’éducation pour toutes et tous est une initiative conjointe de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et du Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public (SNEGSP)

L’AFPC représente 27 000 membres qui travaillent dans 25 établissements postsecondaires de l’ensemble du pays. Parmi ces membres figurent des auxiliaires d’enseignement et de recherche, des attachées et attachés de recherche, des stagiaires postdoctoraux, des étudiantes et étudiants diplômés, des instructrices et instructeurs, des conseillères et conseillers en résidence, des responsables d’étage, des surveillantes et surveillants d’examen ainsi que des administratrices et administrateurs. Regroupés en 61 unités de négotiation, les membres de notre secteur universitaire sont en charte directe par l’AFPC.

Sujets: 

Employeurs: 

12 Mars 2021